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Entrée en vigueur le 1er janvier 2021, la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (plus communément appelée RE2020) fixe de nouvelles exigences pour les constructions à venir. Cette législation s’articule autour de 3 axes principaux à savoir la diminution de l’empreinte carbone des bâtiments, l’amélioration de leur performance énergétique ainsi que la garantie de préservation de la fraîcheur pendant les épisodes de canicule. Des objectifs qui entraînent de fait de profonds bouleversements dans les types de matériaux de construction employés, dans l’isolation des bâtiments mais aussi dans les modes de chauffage utilisés.
Le chauffage au gaz, cible principale de la RE2020
Entre autres mesures, la RE 2020 prévoit de baisser drastiquement les seuils tolérés pour l’émission de dioxyde de carbone dans le cadre du chauffage individuel. Ces émissions de gaz à effet de serre ne devront pas excéder 4 kg par m² et par an. Un seuil qui exclut a fortiori le chauffage au gaz, grand émetteur de CO2 et ce malgré sa simplicité d’utilisation prisée par une bonne partie des ménages français. Le gouvernement entend avec ce nouveau cadre légal mettre fin à l’utilisation d’énergies fossiles pour le chauffage individuel.
Il prévoit en revanche plus de souplesse pour le chauffage collectif avec un délai d’adaptation prévu jusqu’en 2024 et la possibilité d’utiliser des dispositifs de chauffage hybrides le temps de développer des solutions alternatives pour une utilisation de masse. Après l’interdiction d’installer des chaudières au fioul utilisant une énergie 100% fossile qui entrera en vigueur en 2022, c’est donc un nouveau pan important du parc immobilier français qui est impacté par la politique des pouvoirs publics visant à décarboner au maximum le système de chauffage individuel.
Les modes de chauffage encouragés par la RE2020
La RE2020 fait la part belle aux modes de chauffage privilégiant les énergies renouvelables. Elle met principalement l’accent sur 3 systèmes alternatifs dont l’utilisation est plus ou moins développée dans les ménages hexagonaux : le bois, l’énergie solaire et les pompes à chaleur.
Le chauffage au bois :
La nouvelle réglementation encourage clairement l’utilisation du bois et des matériaux biosourcés comme modes de chauffage avec notamment la prise en compte du volume d’émissions carbone sur l’ensemble du cycle de vie du matériau. La primeur est donc donnée à l’analyse du cycle de vie (ACV) dynamique au détriment de l’ACV dite statique.
Le bois émet en effet peu de carbone lors de sa fabrication. Sa capacité à stocker du carbone tout au long de sa vie biologique pour ne l’utiliser qu’en fin de cycle en fait un matériau privilégié par les pouvoirs publics dans sa nouvelle doctrine visant à chasser en priorité le carbone émis aujourd’hui plutôt que celui émis dans le futur.
Le chauffage à bois via une cheminée et via un poêle ou une chaudière à granulés est donc particulièrement favorisé par ces nouvelles normes. Il s’agit de plus d’un type de chauffage très économique même s’il ne convient pas nécessairement aux très grandes surfaces.
Le chauffage à énergie solaire
Le chauffage à énergie solaire est totalement gratuit, non polluant et s’appuie sur une ressource inépuisable. L’énergie produite par le rayonnement du soleil est restituée à travers des panneaux solaires thermiques couplés à un ballon d’eau chaude.
Le chauffage à énergie solaire est une solution durable et résistante (entre 20 et 30 ans) et permet de réaliser des économies substantielles sur le long terme.
Il fait toutefois figure de solution d’appoint et ne peut couvrir l’ensemble des besoins énergétiques du foyer particulièrement pour les grandes maisons mal isolées ou dans des régions où l’ensoleillement est insuffisant.
Il doit de plus, pour donner sa pleine mesure respecter une certaine inclinaison ainsi qu’une orientation particulière face au soleil et nécessite donc le recours à un professionnel qualifié.
Le chauffage par PAC
Au même titre que le bois et l’énergie solaire, les pompes à chaleur sont les grandes gagnantes de cette nouvelle réglementation RE2020. Fonctionnant pour la plupart sur le principe de l’aérothermie, elles constituent une alternative très écologique aux modes de chauffage classiques. Les PAC à géothermie (utilisant les ressources naturelles du sol) sont moins utilisées et soumises à des autorisations municipales.
L’énergie émise par une pompe à chaleur provient en effet des éléments naturels (l’air, l’eau, le vent ou la terre) dont la source est jusqu’à preuve du contraire gratuite et intarissable. La pompe à chaleur va accumuler les calories issues de ces sources naturelles pour les restituer à l’intérieur d’une habitation à travers un dispositif de circulation et de redistribution de l’air utilisant soit de l’air pulsé (pour la PAC air-air) soit un radiateur chauffant (pour la PAC air-eau).
Un dispositif complet de production d’énergie.
Les pompes à chaleur présentent des avantages importants à commencer par l’absence de stockage à l’inverse par exemple du fioul ou du bois qui peuvent se montrer encombrants dans les habitations où l’espace est restreint.
La PAC est de plus multi-usage puisqu’en plus du chauffage, elle permet de rafraîchir les pièces en période de canicule en drainant l’air chaud vers l’extérieur.
La PAC air-eau bénéficie par ailleurs d’un atout décisif en offrant la possibilité de produire de l’eau chaude. Une panoplie complète donc qui répond ainsi à tous les besoins énergétiques du foyer.
Malgré un prix moyen d’installation compris entre 8 000 et 12 500€ selon les modèles (plus d’informations sur le coût d’installation d’une PAC air-eau dans cet article), elle permet de diviser par 3 la facture énergétique d’un foyer. Un investissement assez rapidement rentabilisé donc notamment pour les grandes familles.
Enfin, elle offre la possibilité de la connecter à la fois aux équipements existants (convecteur, plancher chauffant) mais aussi aux autres équipements producteurs d’énergie renouvelable tels que les panneaux photovoltaïques par exemple pour une production encore plus responsable.
Un potentiel de performance énergétique élevé.
Même si elles fonctionnent grâce à l’électricité, les pompes à chaleur aérothermiques permettent une importante valorisation de l’énergie utilisée puisqu’elles bénéficient d’un coefficient de performance (COP) d’environ 4 pour 1. Ce qui revient à dire que pour 1 kilowatt d’électricité utilisé pour produire de l’énergie, 4 kilowatts seront restitués pour chauffer l’intérieur du logement. Ce COP est toutefois variable en fonction de la zone géographique de l’habitation.
L’efficacité de la pompe à chaleur tend à diminuer en même temps que la baisse des températures alors même qu’il s’agit du moment où elle doit produire plus de chaleur. Elles doivent dans ce cas être associées à des solutions d’appoint pour réchauffer l’ensemble du logement (convecteur ou poêle à bois notamment). Il est donc préférable d’opter pour ce mode chauffage uniquement si vous habitez dans une région à climat tempéré.
La RE2020 entend donc diversifier les sources de chauffage des ménages. Elle met l’accent sur la complémentarité des équipements et les couplages entre appareils. L’installation de certains de ces dispositifs de chauffage ouvre droit à des réductions d’impôts ou des aides financières de l’Etat et des collectivités (aides de l’Anah, Ma Prime Renov, Eco-prêt à taux zéro etc.). Prenez donc bien en compte tous ces paramètres dans vos calculs avant d’opter pour un système de chauffage particulier pour un logement neuf.